José Castillo est né le 2 novembre 1955 à Santo Domingo, capitale de la République Dominicaine. Il a grandi dans un quartier populaire de la partie Est de la ville appelée Los Mina, un quartier chargé d’histoire puisqu’en 1676 la rive Est du Rio Ozama fut attribuée à des Cimarrones, des Marrons, esclaves qui fuyaient leur condition pour vivre libres. Ils s’établirent en communauté autonome et Los Mina devint le premier village de Marrons ayant reconquis leur liberté. José Castillo commence à dessiner à l’adolescence. En 1976, il entre aux Beaux-Arts de Santo-Domingo. Très engagé politiquement et persécuté par le régime Balaguer, il doit quitter le pays. En décembre 1978 il arrive à Paris. Il poursuivra ses études à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris de 1981 à 1985, en peinture dans l’atelier de Jacques Lagrange et en mosaïque dans l’atelier de Ricardo Licata. Les premières années 80 sont marquées par des compositions figuratives et géométriques, inspirées par des scènes de rue ou par des paysages de la République Dominicaine, où se révèle son solide talent de coloriste. A partir de 1985, sa peinture évolue vers un dessin plus libre et une composition souvent divisée en deux parties. La partie du bas, comme une assise souterraine, évoque un soubassement. Les peintures se recouvrent d’un rideau de hachures qui laissent deviner des figures fantasmagoriques. Fin 80-début 90, les hachures qui envahissaient la toile disparaissent et le style de José Castillo, ancré au plus profond de ses origines caribéennes multiples, s’affirme. Il s’oriente alors vers une expression populaire proche du néo-primitivisme, mettant en scène tout l’entrelacs de la magie, des mythes, du syncrétisme culturel et religieux dans la vie quotidienne, en particulier celle des noirs et métisses, porteurs d’une histoire qu’il n’est pas question d’oublier. Son univers se déploie désormais sur différents supports : huile sur toile, pastels, collages en technique mixte, gravures et aussi totems, assemblages et installations. José Castillo participe aux salons parisiens : Salon des Artistes Français, Salon de Mai, Salon de la Jeune Peinture, Mac 2000 et, sollicité par André Le Glatin, rejoint le groupe de la Biennale 109 pour quelques années. Ses œuvres sont exposées en France, en Suisse, en Hollande, en Chine et sur le continent américain et latino-américain. José Castillo se rendait volontiers disponible et ouvrait la porte de son atelier à des collègues, à de jeunes peintres, ainsi qu’à toute personne désireuse de se confronter à la pratique de la peinture. Il ne laissait passer aucune occasion de faire saisir à chacun sa propre créativité. Il aimait travailler avec des enfants et des adolescents. Invité à Rodrigues dans le cadre de l’Université des Mascareignes, il réunit un groupe d’étudiants et collégiens et, à partir de leurs idées et de leurs dessins, réalise avec eux une fresque murale sur un mur érigé pour cet événement. | ![]() |
![]() | José Castillo nació el 2 de noviembre de 1955 en Santo Domingo, capital de República Dominicana. Creció en un barrio popular de la parte este de la ciudad llamada Los Mina, barrio cargado de historia puesto que en 1676 las orillas Este del rio Ozama fue atribuida a Cimarrones , esclavos que huían de su condición para vivir libres. Se establecieron en comunidad autónoma y Los Mina se convirtió en el primer pueblo que conquistó su libertad. José Castillo comienza dibujar durante la adolescencia. En 1976 ingresa en Bellas Artes en Santo Domingo. Se vuelve un activista comprometido- político y es perseguido por el régimen Balaguer viéndose obligado a dejar su país. En diciembre de 1978 llega a París. Seguirá sus estudios en la Escuela Nacional Superior de Bellas Artes de París de 1981 a 1985 en el taller de pintura de Jacques Lagrange y en mosaico en el taller de Ricardo Licata. Los primeros años de la década del 80 fueron marcados por composiciones figurativas y geométricas, inspiradas en escenas de calle o en paisajes de República Dominicana y allí se revela su sólido talento de colorista. A partir de 1985, su pintura evoluciona hacia un dibujo más libre y una composición a menudo dividida en dos partes. La parte inferior, como una base subterránea evoca fundaciones. Las pinturas se cubren con una cortina de sombras o tramado que dejan adivinar figuras fantasmagóricas. A finales de los 80 y principios del 90, la trama que invadía la tela desaparece y el estilo de José Castillo, anclado en lo más profundo de sus orígenes caribeños múltiples se afirma. A partir de entonces se orienta hacia una expresión popular cercana al Neo-primitivismo, que pone en escena todos los entramados de la magia, de los mitos, del sincretismo cultural y religioso en la vida cotidiana, en particular la de los negros y mestizos portadores de una historia que no se ha de olvidar. Su universo se despliega a partir de ese momento en diferentes soportes, material, óleo sobre tela, pastel, collages en técnica mixta, grabados y asimismo tótems, ensambles e instalaciones. José Castillo participa en salones- exposiciones- ferias parisinas/os: Feria de Artistas Franceses, Feria de Mayo, Feria de la Joven Pintura, Mac 2000 y a pedido de André Le Glatin, va a unirse al grupo de la Bienal 109 durante algunos años. Sus obras son expuestas en Francia, Suiza, Holanda, China y en el Continente Americano y Latino Americano. José Castillo se mostraba disponible y abría la puerta de su taller a colegas, a pintores jóvenes, así como a cualquier persona que deseara confrontarse con la práctica de la pintura. No dejaba pasar ocasión alguna para que cada uno descubriera su propia creatividad. Le gustaba trabajar con niños y adolescentes. Invitado a Rodrigues en el marco de la Universidad de Mascareignes, reunió a un grupo de estudiantes y a partir de sus ideas y dibujos realiza con ellos un fresco mural erigido para dicho evento. |
Dans les années 2000, José Castillo s’approprie un nouveau matériau : des pommes de terre, symbole de l’Amérique Latine : il les fait germer, les peint, puis les photographie et les suit dans leur lente évolution. Il organise cette série en une galerie de photographies qu’il titre Las Papas. A partir de 2005, José Castillo consacre une partie de son travail à la photographie et à la vidéo ; il se saisit de photos de manifestations populaires dans Paris, les sublimise par des techniques de photographie picturale qui leur confère un caractère sacré. A la même période il conçoit et organise une série de photographies d’installations éphémères et de vidéos où il déploie tout son imaginaire. José Castillo poursuivra et développera ces travaux jusqu’à ce que la maladie vienne violemment les interrompre. José Castillo a dû quitter son pays. Géographiquement, car durant ces années d’exil, il a ressenti fortement le besoin de regarder vers ses racines et de les explorer. De la richesse du terreau du métissage culturel, il a fait son champ de travail et son œuvre. Il s’est nourri avec enthousiasme des différents mouvements qui animent le monde des arts plastiques. Intéressé par le surréalisme, il l’était tout autant par le mouvement Cobra, la Figuration Libre, Arte Povera, la Transavantgarde italienne, en particulier le travail de Mimmo Paladino . Il se sentait proche de Alechinsky, Edouard Pignon, et était très sensible à l’œuvre de Miró, à celle de Tapiès et, à l’évidence, à celle de Picasso dont la liberté et la force du trait étaient pour lui fondamentales. Les créations des artistes que Dubuffet rassemblera dans le Mouvement de l’Art Brut le passionnaient. Il considérait l’engagement de Dubuffet à faire reconnaître ces peintres autodidactes, marginaux, malades mentaux comme un acte décisif dans l’histoire de la peinture. De même, l’exposition de 1989 de Jean-Hubert Martin Magiciens de la Terre, qui mettait le projecteur sur des artistes jusqu’alors invisibles et engageait à un dialogue interculturel équitable, a représenté à ses yeux un événement majeur. L’imaginaire qui imprègne l’œuvre de José Castillo est aussi sa poésie secrète. Il n’a pas cherché à illustrer des légendes populaires, pas plus que des mythes vaudous particuliers ; il n’est pas un peintre naïf des Caraïbes ; simplement, avec sa palette aux couleurs de la Caraïbe il donne à voir le monde qui l’habite. De ces éclosions de couleurs et de motifs, se dégage une poésie tragique et joyeuse à la fois qui ouvre à une énergie propre à la vie. Elza Oppenheim Marie-Annick Seneschal Castillo. | ![]() |
![]() | José Castillo tuvo que dejar su país. Sólo geográficamente, ya que, durante esos años de exilio, sintió profundamente la necesidad de ver a través de sus raíces y explorarlas. Gracias a la riqueza de la tierra mestiza culturalmente, ésta se volvió el campo de su trabajo y obra. Se nutrió con entusiasmo de los diferentes movimientos que animan al mundo de las artes plásticas. Le interesaba el surrealismo y asimismo el movimiento Cobra, la Figuración Libre, Arte Povera, La Transvarguardia italiana en particular el trabajo de Mimmo Paladino. Se sentía cercano a Alechinsky, a Edouard Pignon y mostraba especial sensibilidad frente a la obra de Miro, a la de Tapiès y por supuesto a la de Picasso cuya libertad y fuerza en el trazo eran para él fundamentales. Las creaciones de los artistas que Dubuffet reuniría en el Movimiento del Arte Bruto lo apasionaban. Consideraba que el empeño de Dubuffet por hacer reconocer a dichos pintores autodidactas, marginales, enfermos mentales constituyó un acto decisivo en la historia de la pintura. De la misma manera, la exposición de 1989 de Jean-Hubert Martin,” Les Magiciens de la Terre” (los Magos de la Tierra), que enfocaba a artistas hasta entonces invisibles y lanzaba un diálogo intercultural equitativo representó para él un evento mayor. Lo imaginario que impregna la obra de José Castillo es también su secreta poesía. No buscó ilustrar leyendas populares, ni mitos Vodús particulares: no es un pintor naïf del Caribe, simplemente con su paleta de colores del Caribe, muestra el mundo que lo habita. De esas eclosiones de colores y motivos, se desprende una poesía trágica y alegre a la vez que se abre a una energía propia a la vida. Elza Oppenhein Marie-Annick Seneschal Castillo Traduccion : Graciela Darraidou |
« Ce qui m’a impressionné dans le travail de José Castillo et ce qui fait son originalité, c’est l’alliance entre l’expression de survivances espagnoles, très présentes à St-Domingue, et celle de réminiscences africaines, origine lointaine que l’artiste retrouve peut-être un peu confusément mais de manière très authentique. Il existe une réelle harmonie entre les deux ; une harmonie dans une dynamique très forte qui se lit simultanément dans l’organisation de la toile et dans le traitement de la couleur. Tout est mouvement, violence cathartique et vitalité qui peuvent évoquer celle des danses des Caraïbes. » Gaston DIEHL – critique d’art – Fondateur du Salon de Mai | ![]() |
![]() | « L’intérêt de Castillo se porte particulièrement sur l’expression symbolique dans une esthétique moderne, reflétant l’histoire et l’évolution des civilisations à travers ses valeurs culturelles, religieuses et spirituelles. Il s’inscrit dans une démarche universelle. Cette peinture est profondément contemporaine : elle engage tous les genres, rassemble toutes les matières, célèbre tous les rites et autorise tous les rêves. » Delia BLANCO – Anthropologue artistique – Fondatrice Art Nouveau Paris-Caraïbes |
« Castillo nous vient des Amériques et sa peinture nous amène des scènes d’un monde inconnu trop vite détruit. Ce sont, entre autres, des mises en scène, des réminiscences d’un temps où les Indiens étaient encore là pour témoigner d’une vision de la vie et la mort, du sexe et de la souffrance, du jeu et de l’art, de la religion et des rites. Sa peinture est donc une narration métaphorique. Il travaille en sourdine la mémoire et un héritage qui nous parle un langage si longtemps tu, mais si universel. C’est en tout cas un langage de couleurs, de mouvements, d’une action sur le monde pleine d’un enseignement qui nous laisse rêveurs et vivants ! » Rosa GUIMARAES – critique littéraire | ![]() |